Philippe Maryssael

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KHALIL GIBRAN

LE PROPHÈTE (réédition enrichie)

Traduit dans plus de 115 langues à travers le monde, Le Prophète, de loin le plus lu et le plus apprécié des ouvrages de Khalil Gibran, est le premier d’une trilogie qui, si son auteur avait pu l’achever, aurait comporté deux autres volets : The Garden of the Prophet (Le Jardin du Prophète) et The Death of the Prophet (La Mort du Prophète).

The Garden of the Prophet fut terminé et publié posthumement en 1933 par Barbara Young, la secrétaire littéraire de Gibran. Quant à The Death of the Prophet, le spiritiste Jason Leen en publia le texte en 1979, après qu’il l’aurait reçu, depuis l’au-delà, par transmission médiumnique de la prophétesse Almitra.

Présentée en édition bilingue sous le titre Le Prophète, la traduction de The Prophet est paru le lundi 30 novembre 2020 chez DEMDEL Éditions.

Parution le 30 novembre 2020 • 337 pages • ISBN 978‑2‑87549‑335‑4 • 20 € (disponible chez l'auteur)

Une édition unilingue est parue le 15 décembre 2021.

Réédition bilingue enrichie prévue en 2025 • xxx pages • ISBN 978‑2‑8083‑xxxx‑x • xx €

> Points de vente • Extrait • Préface

Khalil Gibran, Le Prophète.

Khalil Gibran, Le Prophète (réédition enrichie) — Première édition parue le 30 novembre 2020.

Points de vente

L'ouvrage Le Prophète (réédition) sera publié par Le Livre en Papier à Strépy-Bracquegnies en Belgique. Pour le commander, consultez la page qui lui sera consacrée. Le point de vente et de présentation de l'ouvrage sera Le Livre en Papier. Quelques exemplaires seront également disponibles chez l'auteur.

    

Les points de vente et de présentation de nos ouvrages sont actuellement les suivants : Schmitbeaufays Men (Arlon) • Arte Quadra (Arlon) • Les Comptoirs d'Antan (Arlon) • Maison de la Laïcité Victor Tedesco (Arlon) • Chez l'auteur

Extrait

 

  

Préface

(...)

J’en arrive à l'ouvrage emblématique par excellence. Le Prophète est une œuvre atypique, inclassable dans un genre littéraire précis. En effet, est-ce un recueil de poésie, un récit philosophique ou une réflexion qui traite pêle-mêle de questions aussi diverses que la vie, la religion, les sentiments humains, le mysticisme et la métaphysique, le tout servi par un style lyrique, imagé et allégorique ?

Ce petit livre culte, à mi-chemin entre la prose et la poésie, est un joyau de la spiritualité, un cadeau offert à l'humanité toute entière. Dans un langage très poétique, l'auteur relate le testament spirituel laissé par al-Mustafa au peuple d'Orphalèse, un pays mythique que l'on peut situer au Levant, patrie de sa naissance, berceau de toutes les lumières. L'amour, le mariage, les enfants, le don, la prière, le travail, la joie, la tristesse, la liberté, les lois, le bien, le mal, le plaisir, la religion, la prière, la mort, et bien d'autres sujets, sont successivement abordés dans un langage simple, sans prétention lexicale, d'une pureté extraordinaire. Pareil à un ciseleur ou un joaillier, Gibran a cependant travaillé neuf fois son texte, d'abord en arabe, puis en anglais, car il voulait que chaque mot fût le meilleur qu'il eût à offrir au lecteur. Le résultat forme un merveilleux collier de perles. Bien ficelée, chaque phrase est à méditer et à incorporer au plus profond de soi. Depuis près d'un siècle, Le Prophète est devenu un ami qui trône dans la bibliothèque de millions de lecteurs à travers le monde, se déclinant en plus d'une centaine de langues, des plus universelles aux plus régionales. Quand vous l'aurez lu et rangé, vous y reviendrez parfois, le temps de relire une page, de revivre une émotion, d'esquisser un sourire ou de reprendre une réflexion en prélude à une méditation.

Rien que dans la langue de Molière, l'engouement pour Le Prophète suscita une trentaine de versions. La plus ancienne est celle de Madeline Mason (1908-1990), parue, du vivant de Gibran, à Paris en 1926. La deuxième est l'œuvre de Camille Aboussouan (1919-2013) : elle date de 1956 et son tirage frôle le million d'exemplaires (en 2019). Par la suite, des universitaires chevronnés et des poètes de renom se sont mis à la tâche, exploitant le travail de leurs aînés, l'imprégnant de leur marque personnelle, l'agrémentant de nouvelles études et thèses fournies par les chercheurs et les doctorants, puisant aussi dans les derniers témoignages des contemporains encore vivants ayant connu Gibran, compulsant les lettres échangées entre lui et ses amis. Ces nouveaux venus à la table du Prophète ont pour noms Mansour Challita (1975), Antoun Ghattas Karam (1982), Paul Kinnet (1983), Michaël la Chance (1985), Marc de Smedt (1990), Anne Wade Minkowski (1992), Salah Stétié (1992, 1998 et 2012), Jean-Pierre Dahdah (1993), Janine Lévy (1993), Guillaume Villeneuve (1994), Paul-Jean Franceschini (1995), Bernard Dubant (1999), Mariam Laïb (1999), Cécile Brunet-Mansour et Rania Mansour (1999), Omayma Arnouk el Ayoubi (2008 et 2015), Philippe Morgaut (2010 et 2016), Guillain Méjane (2020), Juliette Barbara (2020), Philippe Maryssael (traduction que vous tenez entre vos mains), et quelques autres encore... sans compter plusieurs traductions anonymes.

La traduction du Prophète est une pratique téméraire et une épreuve redoutable, impuissante à restituer la totalité de ce que dit l'original du poète. Une difficulté qu'exprime avec honnêteté Jean-Pierre Dahdah en avouant, dans la préface de sa version, « qu'il fallait s'adonner à mille et une nuits de labeur cadencé de douleurs, de bonheur, oublieux de tout, et de peine. Il fallait scruter les profondeurs de chaque image afin de cueillir les mots qu'il faut, au souffle digne d'un poète-prophète. Il fallait sonder les échelles du silence pour mieux percevoir cette voix invisible. En vérité, il ne fallait plus chercher à traduire, mais plutôt à faire parler le prophète en la fleur des langues de l'Europe, le français. » Il est vrai que tout passage d'un système langagier à un autre, d'une langue à une autre, d'une grammaire à une autre, d'un souffle à un autre, d'un champ sémantique à un autre, d'une structure syntaxique à une autre, de ce que le géniteur exprime ou cache, n'est au mieux qu'une équivalence, plus ou moins réussie, fatalement imparfaite, une œuvre inachevée en dépit de l'effort assumé par le traducteur pour clarifier le propos profond de l'auteur.

(...)

Lorsqu'il s'est lancé dans cette entreprise téméraire — traduire en français l'œuvre de Khalil Gibran, la présenter, l'analyser et la commenter —, le linguiste Philippe Maryssael était bien conscient des difficultés de la tâche. Nul doute aussi que son propos est ambitieux et que ses moyens propres sont limités. Mais c'est occulter son ardeur et son opiniâtreté à l'ouvrage. Avant de plonger avec frénésie dans le monde gibranien, l'adolescent découvre le texte anglais du Prophète qui le fascine. Conquis, il fait un rêve stupéfiant : s'attaquer aux nombreux joyaux du Libanais et les offrir aux francophones. Sa retraite anticipée lui offre la chance de s'y atteler et fait de lui un spécialiste chevronné. Jour après jour, il nous livre un travail de bénédictin, décidé qu'il est à mener à bien, avec humilité et rigueur, la traduction de l'une des œuvres majeures de la littérature universelle.

Au terme de la lecture captivante de cette nouvelle traduction, le lecteur ne pourra se déprendre d'un sentiment d'admiration, mais aussi de reconnaissance, pour le sérieux de l'entreprise, pour la ténacité à relever les défis de la traduction poétique et allégorique, pour la participation majeure à l'enrichissement intellectuel de l'œuvre et à sa diffusion à travers la planète. Dans cette traduction personnelle de l'intégralité de cette œuvre emblématique, Philippe Maryssael offre un regard tendre et une clarté supplémentaire à tout lecteur motivé, curieux de sonder le fin fond de l'âme de Gibran, à la fois rebelle et tourmenté, qui puise son inspiration, sa poésie et son souffle dans les œuvres de ses devanciers. Gageons que demain, lorsque la tâche colossale sera achevée, le doctorant qui s'informera auprès de son directeur de thèse : « Et sur Gibran, quoi de fondamental à lire ? » s'entendra forcément répondre : « Sur Gibran, voyez Maryssael ». D'ores et déjà, qu'il me soit permis de le remercier chaleureusement pour cette œuvre d'une vie.

Abdallah Naaman, Neuilly-sur-Seine, mars 2020

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